Appel du Secrétaire général à mettre fin aux pratiques commerciales déloyales lors du Sommet du café en Ouganda

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10 août 2023, Kampala, Ouganda – À l’invitation du gouvernement ougandais, le Secrétaire général de l’Organisation de Coopération du Sud (OCS), S.E. Manssour Bin Mussallam, s’est exprimé lors du 2ème Sommet africain du café du G-25 – qui réunit les 25 principaux pays producteurs de café du continent – tenu à Kampala. À cette occasion, il a appelé à une action collective du Sud, déployée par les pays du Sud, pour mettre fin aux pratiques commerciales et de marché déloyales dans le secteur du café et d’autres produits de base, afin de garantir que les ressources du Sud profitent à leurs citoyens.

Dans son discours lors de la séance d’ouverture du 8 août 2023, le Secrétaire général a souligné que si les pays producteurs de café veulent parvenir au développement endogène et à la prospérité partagée auxquels ils aspirent, la majeure partie de la valeur ajoutée dans l’industrie mondiale du café et dans d’autres secteurs doit se produire dans les pays d’origine.

Le Secrétaire général Bin Mussallam a fait remarquer que, pour la seule année 2021, par exemple, la valeur du commerce mondial du café s’élevait à 36 milliards de dollars, alors que « non seulement nos pays producteurs et exportateurs de café ne bénéficient que de 5 % des prix du marché final, mais ils sont également exposés aux caprices du marché international des matières premières, qui fixe des prix qui ne cessent de fluctuer ».

Il a ajouté que même les initiatives bien intentionnées visant à résoudre ce problème, telles que la Fondation Fairtrade, qui a récemment augmenté le prix minimum du commerce équitable par livre à 1,80 USD pour l’arabica lavé et à 1,20 USD pour le Robusta naturel, ne s’attaquent pas aux causes profondes du problème.

En effet, a déclaré M. Bin Mussallam, « Lorsque les prix du marché international du café s’effondrent, cela ne réduit pas les coûts des producteurs de café – dont 25 millions sont des petits exploitants agricoles, et pourtant les prix minimums fixés par la Fondation Fairtrade sont les mêmes, partout, et ce malgré le fait que les coûts de production et de vie sont, bien évidemment, différents dans chacun de nos pays ».

« En d’autres termes, malgré les apparences, même les initiatives qui visent à assurer l’équité dans le commerce mondial du café, profondément inéquitable, ne sont, en se basant sur les caprices des marchés internationaux, rien de plus qu’une garantie de prix pour les détaillants du Nord, et non l’assurance d’une marge bénéficiaire raisonnable pour les producteurs du Sud », a-t-il ajouté.

En outre, « Cette situation n’est pas seulement déplorable, elle est aussi intolérable. Nos pays producteurs de café, non seulement d’Afrique, mais aussi d’Amérique latine et des Caraïbes, du monde arabe et d’Asie, doivent s’unir afin de stabiliser les marchés pour nos agriculteurs et de fixer des prix qui soient véritablement équitables. Nous l’avons fait dans le passé, ensemble, dans le cas du pétrole, nous pouvons encore le faire aujourd’hui dans le cas du café ».

Pour sa part, M. Bin Mussallam a insisté sur la nécessité de déployer des efforts unifiés pour rompre le cycle de dépendance à l’égard des ressources, renforcer la résilience économique et faciliter une transformation durable endogène dans des « secteurs stratégiques et porteurs de souveraineté » à forte valeur ajoutée.

Par ailleurs, le Secrétaire général a appelé à une coopération systémique Sud-Sud, à l’unité et à la solidarité afin de réaliser les aspirations communes du Sud à un « développement multidimensionnel, endogène et durable ».

Il a conclu en soulignant la nécessité de mobiliser « la volonté » requise des pays du Sud « pour transformer nos aspirations en actions » et « construire l’avenir que nous voulons et que l’humanité mérite ».

À l’ouverture du Sommet, le Président de l’Ouganda, S.E. Yoweri Museveni, a appelé les pays africains à investir dans la valorisation du café afin de créer des emplois et de stimuler la croissance économique.

Le Président a fait remarquer que les pays africains producteurs de café devaient travailler collectivement et cesser d’exporter des grains de café bruts et d’autres produits de base s’ils voulaient changer la trajectoire qui a maintenu le continent dans l’appauvrissement.

Au cours de sa visite en Ouganda, le Secrétaire général Bin Mussallam a rendu une visite de courtoisie à l’ancien Premier ministre ougandais, le Très Honorable Dr Ruhakana Rugunda. Il convient de rappeler que le Dr Rugunda a représenté l’Ouganda lors du Sommet de Djibouti en janvier 2020, au cours duquel l’OCS a été fondé. Le Secrétaire général a informé l’ancien Premier ministre des progrès réalisés par l’Organisation depuis sa création. Le Dr Rugunda a salué les avancées enregistrées par l’OCS depuis son existence.

Le Secrétaire général a également rencontré le Ministre d’État à l’industrie, l’Honorable David Bahati, avec qui il a discuté du rôle de l’industrialisation à haute valeur ajoutée dans la création d’emplois, l’amélioration des moyens de subsistance et l’augmentation des revenus, ainsi que de la manière dont l’OCS peut travailler avec les États Membres et les accompagner dans cette entreprise.

Lire le discours complet du Secrétaire général ici.

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